concert Prokofiev / Rimski

Nicolai RIMSKI KORSAKOV (1844-1908)
Schéhérazade
La mer et le vaisseau de Sinbad
Le récit du Prince Calender
Le jeune prince et la princesse
La fête à Bagdad – La mer – Naufrage – Conclusion
Violon solo : Fitia Rakotonarivo

Serge PROKOFIEV (1891-1953)
Concerto pour piano n°2
Andantino – Allegretto
Scherzo vivace
Intermezzo. Allegro moderato
Finale : Allegro tempestoso
Piano : Mark Taratouchkine

Orchestre Ut cinquième

Direction : Nikita Sorokine

Le programme sur lequel je me basai était constitué d’épisodes épars, sans lien entre eux, des Contes des Mille et Une nuits, répartis entre les quatre mouvements de la suite ; la mer et le bateau de Sindbad, le récit fantastique du prince Kalender, le jeune prince et la princesse, la fête à Bagdad et le naufrage du bateau sur un rocher représentant un écuyer en bronze. Les fils conducteurs sont les brèves introductions des 1er, 2ème et 4ème mouvements et l’intermède du 3ème, écrits pour violon solo et évoquant Shéhérazade elle-même racontant au redoutable sultan ses contes merveilleux. »
En composant Shéhérazade, je ne voulais, par les indications en début de chaque mouvement, qu’orienter quelque peu la fantaisie de l’auditeur du côté où s’était dirigée ma propre fantaisie. Je voulais simplement que l’auditeur, si ma musique lui plaisait, eût l’impression nette qu’il s’agissait d’un récit oriental et non pas seulement de quatre pièces jouées à la suite l’une de l’autre sur des thèmes communs.
Nicolai Rimski Korsakov

Schéhérazade, en cet endroit, s’apercevant qu’il était jour, et sachant que le sultan se levait de grand matin pour faire sa prière et tenir son conseil, cessa de parler. « Bon Dieu ! ma sœur, dit alors Dinarzade, que votre conte est merveilleux ! » « La suite en est encore plus surprenante, répondit Schéhérazade, et vous en tomberiez d’accord, si le sultan voulait me laisser vivre encore aujourd’hui et me donner la permission de vous la raconter la nuit prochaine. » Schahriar, qui avait écouté Schéhérazade avec plaisir, dit en lui-même : « J’attendrai jusqu’à demain ; je la ferai toujours bien mourir quand j’aurai entendu la fin de son conte. » Ayant donc pris la résolution de ne pas faire ôter la vie à Schéhérazade ce jour-là, il se leva pour faire sa prière et aller au conseil.

Pendant ce temps-là le grand-vizir était dans une inquiétude cruelle. Au lieu de goûter la douceur du sommeil, il avait passé la nuit à soupirer et à plaindre le sort de sa fille, dont il devait être le bourreau. Mais si dans cette triste attente il craignait la vue du sultan, il fut agréablement surpris, lorsqu’il vit que ce prince entrait au conseil, sans lui donner l’ordre funeste qu’il en attendait.

Le sultan, selon sa coutume, passa la journée à régler les affaires de son empire ; et quand la nuit fut venue, il coucha encore avec Schéhérazade. Le lendemain avant que le jour parût, Dinarzade ne manqua pas de s’adresser à sa sœur, et de lui dire : « Ma chère sœur, si vous ne dormez pas, je vous supplie, en attendant le jour qui paraîtra bientôt, de continuer le conte d’hier. » Le sultan n’attendit pas que Schéhérazade lui en demandât la permission. « Achevez, lui dit-il, le conte du génie et du marchand, je suis curieux d’en entendre la fin. » Schéhérazade prit alors la parole, et continua son conte…
Les mille et une nuits (traduction Galand)

Retour au programme

S’il existait, à l’image des ouragans, une échelle de puissance dans laquelle classer les concertos pour piano, nul doute que le second de Prokofiev se situerait au degré le plus élevé, dans la catégorie des machines les plus dévastatrices. Si certains lui préfèrent le troisième, plus équilibré ; le second restera l’éternel favori des âmes romantiques.
Julien Hanck, critique d’un concert donné le 14/01/2016 à la maison de la radio.

Comme Beethoven, Anton Rubinstein et Saint-Saëns avant lui, Prokofiev composa, entre 1912 et 1932, cinq concertos pour piano, les trois premiers durant sa période russe, les deux derniers en Occident. Dès le Premier Concerto, sa griffe est apposée, même si les cinq œuvres du genre se déclineront différemment ; seul le 3e sera en classiques trois mouvements. Tous témoigneront de ce talent inné du compositeur à créer un parfait équilibre entre le soliste et l’orchestre.
C’est en 1913, un an après son 1er Concerto, que Prokofiev s’adonne à la composition de son 2e Concerto, tout autre, de grande envergure, en quatre mouvements et deux grandes cadences ; il est étonnant de voir comment, en quelques mois, le compositeur parvint à faire évoluer son écriture. Prokofiev est alors dans sa période « futuriste » et sera ravi du scandale que suscitera son 2e Concerto lorsqu’il le créa, lui-même au piano, à Pavlosk le 23 août 1913. Dans le Journal de Saint Pétersbourg, on pouvait lire sous la plume de Nestiev : “Que le diable emporte cette musique futuriste ! Nous voulons écouter quelque chose d’agréable. Nos chats font la même musique à la maison !”
Le manuscrit fut malheureusement perdu lors de la Révolution de 1917 et Prokofiev réécrivit le concerto en 1923 à partir d’une réduction pour piano. Le 2e Concerto que l’on connaît aujourd’hui est donc postérieur au 3e Concerto achevé en 1921. Sans doute en remania-t-il certains passages sans toutefois en gommer l’option futuriste. Cette seconde version fut créée à Paris le 8 mai 1924 sous la direction de Serge Koussevitzky et connut un accueil mitigé.
Francis Poulenc, présent dans la salle, disait tout simplement: “Que j’aime le Second Concerto ! Je le connais mesure par mesure car Prokofiev m’avait demandé avant sa dernière tournée d’Amérique, de le lui faire répéter ainsi que le 3e […] Quelle leçon de précision rythmique et de frappe infaillible c’était pour moi ! »
Dans la revue Mouzika, Siloti n’était pas du même avis: “Je ne veux pas inviter Prokofiev à jouer son 2e Concerto car cela m’obligerait à diriger l’orchestre, ce qui est au-dessus de mes forces. La musique de Debussy dégage un parfum, mais celle-ci pue”. Rappelons que Prokofiev n’aimait pas les parfums de Debussy…
Sans entrer dans une vision romantique de la création, on ne peut faire abstraction du fait que le 2e Concerto est dédié à son ami Maximilian Schmidthof qui se tua d’un coup de pistolet dans une forêt de Finlande et lui avait écrit pour lui annoncer son geste.
Bernadette Bayne, guide d’écoute, https://www.crescendo-magazine.be/les-concertos-du-concours-le-2e-concerto-pour-piano-de-prokofiev-guide-decoute/

Retour au programme

 

Retour au programme

Lauréat de plusieurs concours de piano nationaux et internationaux (A. Rubinstein à Paris, The Muse à Santorin, Yakov Filler à Moscou, Concours international de piano de Normandie, Prix du public au Concours international de piano de San Daniele en Italie), Mark Taratouchkine poursuit avec succès une carrière de soliste et de chambriste en Russie et dans toute l’Europe.

Né en Ukraine, où il a commencé son éducation musicale dès l’âge de cinq ans, il déménage à Moscou où il est rapidement admis à l’Ecole Centrale de Musique, puis au Conservatoire Tchaikovski, où il étudie dans la classe du professeur N. Troull. Après son diplôme du Conservatoire obtenu en 2013, le jeune pianiste part en Allemagne où il continue sa formation, d’abord dans la classe de G. Zitterbart à Hanovre, puis à l’Université des Arts de Berlin (UDK) avec K. Hellwig où il étudie jusqu’à maintenant.

Ces dernières années, il se concentre sur la musique allemande romantique et le répertoire du 20e siècle. Ses interprétations de musique contemporaine ont été récompensées par le Prix Lutoslawski au Concours international de piano de Normandie. Il gagne également le concours de musique de Tel Hai en Israël en jouant pour la première fois des pièces du compositeur israélien Moshe Zorman. Son premier CD, sorti en mars 2015, a pour programme des œuvres de Bartok et de Prokofiev qu’il joue également en concerts en Allemagne et Italie.

Pendant ses études, il suit également des master classes et des conseils de plusieurs grands professeurs : Vincenzo Balzani, Dmitri Bashkirov, Leonel Morales, Tomer Lev, Kalle Randalu, Akiko Ebi pour n’en citer que certains.

Marc Taratouchkine est titulaire de bourses de la fondation suisse de piano « Clavarte », de la fondation de musique de chambre « Live Music Now », et des fondations Paul Hindemith, « Ad Infinitum » et « Ottilie-Selbach-Redslob ».

site internet de Mark Taratouchkine (en anglais)

Retour au programme

Nikita Sorokine est né à Leningrad en 1990. En 2008 il termine ses études au Lycée Chorale Glinka pour ensuite intégrer le Conservatoire National de Saint-Pétersbourg et étudier la théorie de la musique. Depuis 2013 il prépare un doctorat au même conservatoire avec une thèse consacrée aux symphonies de Gustav Mahler. A Paris il a continué ce travail avec le soutien d’Henry-Louis de La Grange.
Pendant ses études au Conservatoire de Saint-Pétersbourg il était également pianiste accompagnateur dans les classes des professeurs de direction : Yuri Simonov, Vassili Sinaïski. Depuis 2016 il continue ses études en direction d’orchestre au Conservatoire National de Paris (professeur Alain Altinoglu).
Entre 2016 et 2019 il a participé à plusieurs master classes : avec David Zinman et l’Orchestre National de Lyon, avec Yuri Simonov et l’Orchestre Philharmonique de Moscou, avec Tougan Sokhiev et l’Orchestre National du Capitole de Toulouse et avec l’Ensemble Intercontemporain.
En 2019 il a gagné le Concours National Russe de Direction à la Philharmonie de Moscou.
Nikita Sorokine participe également à la préparation de l’édition critique de la Seconde symphonie d’Alexandre Borodine (Institut de l’Histoire des Arts, Saint-Pétersbourg).

Retour au programme

L’Orchestre Ut Cinquième a été fondé en 1991 par des amis désireux de prolonger leurs expériences de musique de chambre en abordant le répertoire symphonique. Organisé en association loi de 1901, il n’a cessé d’élargir à la fois son effectif et son répertoire, et prépare chaque année trois séries de concerts, abordant les oeuvres du grand répertoire convenant à son effectif instrumental, mais aussi des créations de musiciens contemporains.

Nous remercions tout particulièrement Tristan Pfaff, Félix Bénati, William Le Sage et Dimitri Soudoplatoff pour l’aide apportée dans la réalisation de ces concerts.

Ut Cinquième a toujours souhaité diffuser le plus largement possible la musique «classique » en proposant des concerts à entrée libre. Mais l’organisation de nos concerts devient chaque année un peu plus compliquée en raison de l’augmentation régulière des dépenses auxquelles nous devons faire face, et que la seule participation du public ne permet plus de couvrir.

Au-delà des concerts, vous pouvez nous aider en faisant un don en ligne sur Hello- Asso. Vous recevrez un reçu fiscal qui vous permettra de défiscaliser votre don à hauteur de 66%. Ainsi, un don de 100€ ne coûte que 34€. Vous pouvez également envoyer votre don en nous envoyant un chèque à l’adresse Orchestre ut cinquième chez Benoit Ménard/55 bd de Charonne E49/75011 Paris.

Ut5e recrute régulièrement des nouveaux musiciens, en particulier dans les pupitres de cordes et de cuivres. Si vous êtes intéressés, adressez-nous votre candidature sur notre site www.Ut5.fr

Nous vous donnons rendez-vous les 3, 5 et 6 décembre prochains pour un programme sur le thème de la mer, avec les Hébrides de Mendelssohn, l’Offrande lyrique de Jean Cras et le Poème de l’amour et de la mer de Chausson, sous la direction de Felix Bénati.

Une newsletter annonce régulièrement les dates et programmes de nos concerts, n’hésitez pas à vous abonner sur la première page de notre site!

site facebook de l’orchestre